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1Monsieur, hier, par une mienne, je vous feis entendre tout ce que je vous pouvois dire de
2noz voysins, et ne saurois à présent en responce de la votre du neufiesme que je viens de recevoir
3que vous réitérer le mesme, qui est en somme que depuis avoir escrit et envoyé vers le
4gouverneur de Milan (parce qu’il se veoit et peult entendre), ilz se vont quiétant, et tendent
5plus tost à se conserver et vivre en paix que à nous voulloir fascher et faire la guerre. Pour
6le moings, il n’y a poinct d’apparence du contraire, comme j’ay faict entendre par
7mes deux dernières dépesches à sa majesté, à laquelle je remetz puis à faire des choses
8siennes comme bon luy semblera et plaira. Voullant bien dire néantmoings là-dessus
9qu’il ne fault poinct faire penser de conduyre gens par deça s’ilz ne sont payez et
10s’ilz n’ont moyen de vivre pour les raisons que je vous ay escrittes par autres miennes
11dont je ne vous feray icy reditte. Je viens de recevoir présentement des novelles qu’a eues
12l’ambassadeur de Venise résidant près monsieur de Savoye, desquelles je vous fait part
13avec mes bien affectionnées recommandations à votre bonne grâce, priant le Créateur qu’il
14vous doint sur ce
15Monsieur en santé bonne, longue et contente vie. De Saluces, le XIIe
16jour de juillet 1572
17Votre bien affectionné à vous faire service
18Lodovico Birago